4.8 – Audresselles

Audresselles

Le perré s’érige comme un rempart entre la mer et ses questions importunes d’un côté, et les habitants et leurs secrets de l’autre. Qui peut savoir la part de vérité des histoires racontées à propos d’Audresselles, « village assis au coeur de la mer » ?

Pauvres pêcheurs

Ce qui est certain, c’est qu’Audresselles s’est depuis très longtemps consacré à la pêche et la plupart de ses habitations en témoignent encore à ce jour.

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La plage constitue un  port d’échouage pour les flobarts, les doris, et toute sortes d’embarcations employées aujourd’hui pour pratiquer la pêche de plaisance. Il n’y aurait plus qu’un seul pêcheur artisanal professionnel armant un doris métallique alors qu’Audresselles, longtemps 3ème port de pêche du secteur après Boulogne et Etaples, en comptait encore plusieurs dizaines au début des années 80.

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Audresselles est aussi connu pour la pêche à pied. Jadis pratiquée par les plus pauvres, elle intéresse aujourd’hui de nombreux vacanciers. Des professionnels aussi… L’abondance de roches incite les moules à beaucoup s’attacher à l’endroit. On trouve aussi des crabes. Jadis, les langoustes étaient fréquentes mais on dit ici que la préférence des mangeurs pour les langoustes plutôt que pour les crabes a permis à ces derniers de s’installer au détriment de la première espèce. La pêche à pied pouvait aussi consister à attraper des poissons dans des filets étendus sur le sable à marée basse. La vie s’alternait alors ainsi tantôt « al côte » pour pêcher, tantôt « al route » pour mendier. On faisait aussi du pâté avec les oiseaux côtiers.

A51-110808Audresselles01Les pêcheurs en surfcasting apprécient également les eaux  mises en mouvement par les rochers.

Et naufrageurs !

L’activité de pillage résultant de l’échouement des bateaux sur la « côte de fer »(nom donné au cap d’Audresselles) est tout à fait attestée. Le naufrage pouvait être provoqué délibérément par les populations locales. Il semble même s’agir d’une spécialité locale encouragée pendant un temps par le « droit de lagan »,  qui permet de disposer librement de ce qui est laissé par la mer, du varech jusqu’au contenu des bateaux ennemis. La provocation d’un échouement étant alors de bon aloi dans ce cas, alors on en maîtrisait bien les techniques. Tant qu’à faire…

A51'-090214Audresselles70A Audresselles on ne naufrageait pas seulement. On sauvait aussi les gens. Une station de sauvetage y a même existé pendant un temps, vers le cap Griz-nez, au nord du village, non loin du ruisseau du Noirda.

Le lieu touristique d’aujourd’hui.

Du perré ancien qui protège le village des assauts de la mer, de la côte de fer, véritable cascade de rochers semblant déborder du village sur l’entrant comme le ferait la lave d’un volcan, des petites maisons de pêcheurs, il ressort un charme authentique que les villas balnéaires on su respecter. Audresselles est désormais une station touristique appréciée pour la force de caractère de ses traits. Moins de la moitié des 600 maisons du village est aujourd’hui occupée par des résidents permanents.

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Il aurait encore à dire sur cette cité où a failli voir le jour un grand port financé par des investisseurs anglais (un projet avorté à la grande joie de Boulogne et de Calais), ainsi qu’une grande gare dont la municipalité rêvait…
Mais Audresselles est resté ainsi, un village assis au coeur de la mer, que le charme baigne, pour la plus grande joie des estivants belges, allemands, bataves, nordistes appréciant le grand air, la nature, la sobriété architecturale, les beautés simples et les embruns.

A51''-071012Audresselles012L’horizon au large d’Audresselles

Prochaine étape : Ambleteuse.

A50-090716-AUDRESELLES - 4Ambleteuse, vue à partir de la plage d’Audresselles.

Renseignements utiles :

• La plage parait difficilement accessible au prime abord. La structure des rochers permet d’évoluer assez facilement dessus. Attention toutefois au risque de glissade. A marée haute, il est conseillé d’opérer un repli stratégique vers les terrasses des cafés à l’ambiance sympathique et protégés des embruns. Il n’y a pas de digue piétonne mais des incursions entre les villas pour voir la mer et descendre sur la plage, ce qui peut rendre la promenade quelque peu déroutante. Au nord du village la promenade s’avère également un peu compliquée.

• Pour tout savoir sur l’histoire du village, la lecture d’un excellent ouvrage de Daniel Leunens sur lequel j’ai pu m’appuyer, est particulièrement conseillée.

• Des photos d’Histopale sur le village et sur la plage et les villas 

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