La nuit commence à tomber tandis que la mer monte depuis deux heures, déjà. La faune s’active alors. Et le « pêcheur dans la vague » peut commencer à espérer de belles prises.
La pêche en surfcasting ou « dans la vague » est une pratique de pêche au lancer observée sur presque tous les rivages de France. Pratiquée à toute heure, celle-ci s’opérera plus volontiers en marée montante et en dehors des temps d’étale de la marée, période où les poissons sont réputés peu actifs. Selon les espèces recherchées, la pêche de nuit est privilégiée, toujours dans le but de se présenter au moment où le poisson cherche à se nourrir.
la période, l’activité de la mer et la zone de pêche détermineront également le « profil » des possibles prises. Le bar, espèce très prisée, va pour sa part chasser le soir dans les eaux agitées des vagues, quand d’autres poissons, comme les poissons plats, attendront que l’appât leur soit présenté plus près du fond.
La canne à lancer, pour sa part, sera assez rigide et particulièrement longue (4,10 m au minimum), afin de projeter la ligne au plus loin si nécessaire et en sorte que le fil se détache le plus possible de l’eau. Généralement, on cherche un peu de fond où davantage de poissons logent. Un fond qui n’est pas toujours au plus loin. L’observation de l’estran à marée basse permet de visualiser les dépressions sur la plage (on appelle ça les bâches, dans le nord de la France). Une fois celles-ci gagnées par l’eau, le pêcheur s’efforce alors d’y jeter sa ligne.
La plupart des « surfcasteurs » ou « pêcheurs en surf » lancent deux lignes à la fois, mais quand la mer monte, le déplacement, la remontée des lignes, et l’évacuation du matériel peuvent vite dépasser le néophyte. En tout cas, la pêche est moins tranquille. Il est donc conseillé de ne pas être trop ambitieux au départ en n’optant que pour une seule ligne.
La pêche en surfcasting, pour l’heure, ne demande pas d’autorisation ni de licence. Mais les pêcheurs évitent les plages trop peuplées de baigneurs. Les lanceurs à quai et sur digue sont en général habitués à la manipulation des cannes près des passants. D’ailleurs ces derniers apprécient moins l’arrivée d’autres pêcheurs inhabituels de peur de voir leur ligne s’emmêler des suites d’un lancer mal maîtrisé. Certains « spots » sont d’ailleurs réputés peu propices à la détente à cause de la présence de quelques habitués particulièrement nerveux et aussi peu commodes que leurs objectifs diffèrent de la plaisance.
Les grand principes de la pêche dans la vague
Grâce à deux amis, Céline et Antoine, nous détaillons les principaux gestes de cette pratique.
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Techniquement, le surfcasting est une pêche facilement accessible et ne réclamant qu’un peu de persévérance dans la technique de lancer. En revanche, la prise de poisson est pour le moins délicate. Certaines espèces sont autant mobiles que capricieuses, la mer est étendue et pas plus figée qu’elle n’est close, les marées sont sans cesse en évolution et beaucoup d’espaces de pêche sont refaçonnés inlassablement par la mer. Les pêcheurs échangent donc souvent leurs expériences du moment pour adapter leur conduite en fonction de ce qui a été observé lors de récentes parties de pêche en un lieu donné.
Revue du matériel
Pour une cinquantaine d’euros, on peut partir à la pêche avec du matériel peu performant. La pêche sera moins confortable mais le poisson, lui, ne le sait pas. Si l’on cherche à progresser, le choix de la canne et du moulinet vont s’avérer vite importants. Dans le commerce, on trouve des lignes toutes faites et dont l’efficacité n’est pas forcément en question.
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Les appâts
Il existe une quantité invraisemblable de leurres … et peu de renseignements pour expliquer leur bonne utilisation. La plupart des pêcheurs en surfcasting utilisent des appâts naturels disponibles dans la quasi totalité des magasins d’articles de pêche du littoral, Décathlon compris. Mais les petits magasins donnent de précieux conseils pour choisir. Ce sont les lieux qui voient le plus de pêcheurs passer. Des pêcheurs qui parlent… Des renseignements utiles à glaner…
D’autres, comme ici, auront investi dans une pompe à ver permettant d’extraire du sable les arénicoles, appât standard du surfcasting. Une bêche peut faire l’affaire si l’on sait s’y prendre prestement.
Les lieux pour pêcher
Rochers, digue, quai, plage de sable… Chaque contexte aura son intérêt est ce sont souvent les composants du bas de ligne qui doivent s’adapter aux particularités des lieux. Mais la plage, avec ses grandes étendues, semble encore la plus prisée (cette pêche est née au début du siècle dernier sur les côtes d’Aquitaine). On s’y dispute les meilleurs « spots », près d’installations industrielles générant des courants particuliers, voire plus chauds ou en proximité d’épaves ou sur un lieu réputé plus profond…
Un lieu qui semble déserté en permanence par les pêcheurs locaux est à éviter. A défaut, de s’y résoudre, on finit par comprendre à ses dépens pourquoi personne n’y vient. La casse parfois. Le risque de se faire piéger par la marée, souvent…
Renseignements utiles :
Pour celles et ceux qui souhaitent approfondir la question en vue du passage aux actes :
– Un lien utile et contextualisé pour apprendre à faire les noeuds de pêche : indispensable. Pour une grande variété de noeuds, c’est ici
– Un site ou sont présentés les principaux appâts
– Sur le même site, la liste des poissons et les conditions fixées par les autorités pour en autoriser les prises.
Muni de toutes ces informations, on peut commencer à tenter… de se lancer…