« L’humanité aura le destin qu’elle mérite. »
Philosophie de blockhaus, slogan adéquat pour ciel bas… Et ici, le Nord comme les clichés l’imaginent, avec ses dunes, sa brume, ses traces de guerre, ses  anciens hôpitaux pour enfants tuberculeux… La victoire dans l’évacuation aussi ?  Dans le fond, nous ne sommes plus qu’à quelques pas du  théâtre des événements de la bataille de Dunkerque, dont les manuels scolaires ne nous ont certainement pas rabattu les oreilles… L’opération Dynamo (son nom de code) à consisté à évacuer en 9 jours plus de 300 000 soldats alliés en plein Blitzkrieg. Une prouesse héroïque saluée Outre-Manche mais qui fit quand-même dire à Churchill qu’on ne gagnerait pas beaucoup de guerres de cette manière. Ce qui était finement observé, mais il faut dire que Churchill était du métier. En attendant, en juin 40, ce devait être l’enfer. Et c’est peut-être cela qui inspira ces quelques mots d’accueil un peu déprimants. Allez ! On y va quand-même !

Et en fin de compte… Parti pour réaliser  d’une seule traite les 6 kilomètres qui séparent Bray-Dunes de Leffrinckoucke, aux portes de Dunkerque, il a fallu me raviser : deux courtes expéditions ont été nécessaires et pour cause. Malgré le temps, il en se passe pas dix minutes sans que le regard ne soit attiré par un graphe peint sur le béton ou quelque personnage tout affairé à sa passion.
La plage n’est ici qu’une succession de passe-temps dont on craindrait presque qu’ils soient en promiscuité, alors qu’ils cohabitent a priori sans heurts ni douleur.

La côte s’étalant des dunes de Flandres n’attend pas juillet pour déborder de vie.
Revue de ce patchwork étrange, qui se déroule sur une portion de littoral à la fois spacieuse et sur occupée…

Horizon très ouvert, sensation de désert mais c’est un trompe-l’oeil. Le lieu est, au contraire, excessivement riche…

A commencer par la Dune Marchand, l’une des trois dunes de Flandres, classée réserve nationale, car elle recèle plus de 300 espèces, soit la quasi totalité de celles que l’on trouve par ailleurs dans toutes les autres dunes de France.

La Dune Marchand : le fin cordon des Flandres. Autour d’un « reste » du mur de l’Atlantique, les oyats sont remplacés par les argousiers (dont les fruits oranges figurent en bas à droite) et en haut à gauche.

Au coeur de la Dune Marchand, à quelques dizaines de minutes de Bray-Dunes, l’Hôpital maritime de Zuydcoote, qui compte quelques bâtiments d’origine (1910), et près de 250 lits dédiés plus spécialement aux patients nécessitant une rééducation fonctionnelle. A l’origine, il fut construit pour accueillir plus de 1000 enfants en une année pour les soigner de la scrofule, affection chronique due à des troubles nutritifs prédisposant à la tuberculose. L’air de la mer semblait bénéfique pour lutter contre cette maladie des régions industrielles… Un autre hôpital avait été construit dans le même objectif à Berck.

Ceci n’est pas une oeuvre de land art…

… Mais un ingénieux dispositif pour attirer des oiseaux migrateurs à portée de fusil des chasseurs, habilement camouflés ! En fait, le camouflage ne serait pas nécessaire. Les formes d’oiseaux (Huitrier pie dans le cas présent) trompent les migrateurs

Deux enfants néerlandais se font le mur, sans doute pour retarder leur rentrée.

Premier blockhaus que j’ai vu partant à la dérive. celui-ci n’a certainement pas glissé vers la mer. L’eau gagne du terrain.

Cet homme qui semble marcher sur les eaux est un rameur pratiquant le stand-up paddle.

Exercice de la détection de métaux. On les appelle des prospecteurs. Il pratiquent la « détection de loisir », une activité qui se déroule parfois en famille et qui compterait plus de 30 000 pratiquants en France. La détection rend souvent service aux vacanciers qui perdent leurs clés, bijoux, alliances…

« Mais qu’est-ce que c’est ?!  » J’ai fini par distinguer des gens, puis supposé que la pagaie en tête sert à ouvrir une voie face au courant dominant…

Ce sont des pratiquants du longe-côte, une invention dunkerquoise qui prend un essor fabuleux. une idée de carnavaleux ? On verra… A suivre !

Le King, toujours vivant dans le coeur des Nordistes !

Cette seiche complète la collection inaugurée par un énorme poisson rencontré avant Bray-Dunes. On cherche toujours qui est l’auteur !

Jonchée dans la Dune Dewulf, la batterie de Leffrinckoucke attire toutes sortes d’artistes : grafeurs, photographes de charme et autres équilibristes prenant les coupoles de béton pour des éthylotests.

Au pied de la batterie de Leffrinckoucke. Ces blockhaus ont été construits en haut de dune. L’érosion des côtes fait que ces bâtiments trempent désormais dans la mer. Nous sommes face à un exemple de falaise de dune. En hiver lorsque le sable est mouillé et l’érosion active avec les tempêtes, le trait de côte ressemble à une falaise abrupte. En été le sable sèche et coule vers la mer. La pente s’atténue alors, comme sur la photo.

Premier surfcaster.

Du haut de la dune, un pêcheur de longe-côte bredouille…

Et un chasseur assis sans son chien et des longes côtes (sans doute une jeune espèce protégée)…

Renseignements utiles :

– Promenade très facile. En cas de mauvais temps, possibilité d’en réaliser une grande partie par la Dune Marchand. Pas de commerce en chemin, prévoir donc le nécessaire à Bray-Dunes.
– Pour en savoir plus sur la Dune Marchand grâce aux Réserves Naturelles de France, la Dune Marchand étant réserve naturelle nationale.
– Le parcours longe également la Dune Dewulf
– Une bonne page pour connaître l’histoire de l’Hôpital maritime de Zuydcoote